System (le) by Alhouss Diallo

Here is a definition in French, by Alhouss, of what is to be seen as the next economico-sociological trend of the 21st century ! Thanks Alhouss, Enjoy !
NB ::: blue text are my notes, not part of it // les notes en bleu sont les miennes ne pas les prendre en compte dans le discours.!


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Quid du system Episode I.

Qui de la poule ou de l’œuf a précédé l’autre ? Le droit a-t-il précédé la morale ou inversement? Si le droit s’entend comme un ensemble de règles juridiques visant à régir le comportement des hommes en société, il n’en reste pas moins qu’il demeure un système, du moins en Europe continentale, qui se veut un ordonnancement global de la société. Toute société est régie par un système, un paradigme donné qui est la source des us et coutumes, traditions et habitudes sociales.
>>> Le droit est le « système » qui régit toute société humaine. Il se base sur les us et coutumes et les normalise (et non le contraire !). Le contrat en est la trace tangible, il règle les modes d’interaction entre les hommes. A ce sujet le chapitre 5 du livre de Pierre Levy sur la virtualisation est fort intéressant, il décrit ce qui rendi notre société virtuelle (phénomène très ancien, puisque le premier éléments qui nous a permis de prendre conscience du temps et d’agir au travers de celui-ci, donc de virtaliser la pensée, est le language !). Selon lui le contrat est le deuxième de ces éléments, il rend virtuel (donc reproductibles, échangeable dans le temps) les relations sociales et commerciales entre les individus constituant cette société.

Partout où les hommes se sont installés, un système a consubstantiellement contribué à pérenniser leur existence (e.g. La civilisation égyptienne), à assurer leur rayonnement (e.g. les Musulmans en Andalousie), mais aussi à causer leur perte comme pour la défaite de l’Indus d’Alexandre le Grand qui n’a pas su comprendre le système de castes indien, la chute de Rome en 476 en raison des invasions barbares, la fin de la monarchie en France à cause du système absolutiste.
>>> Un « système » est ce qui rend une société, passée une taille critique, pérenne, pouvant se développer dans le temps et l’espace.

Donc pas de société sans système qui en constitue la matrice, le socle. Mais l’objet de cet article ne concerne pas ce système, qui relève des sciences de l’homme, de l’histoire et des idées politiques.

Il s’agit du system, cette notion dont l’auteur de ces lignes est le co-auteur[1], notion qui dans la bouche d’un trop grand nombre de personnes a été dévoyée, jetée en pâture, foulée aux pieds, mal jugée, mal interprétée, et qui le plus souvent est restée incomprise. Comme cette notion n’a été le sujet d’aucune œuvre savante, l’objet de cet article est d’essayer d’en cerner les contours tels qu’ils ont été formulés à l’origine.
>>> Différentiation entre « système » et « system » (mot à la mode qui a été galvaudé, jamais théorisé).

Tout d’abord il convient d’emblée d’exclure ce qui ne constitue pas le system. Il ne s’agit pas du « système » au sens où les politiques l’emploient pour s’invectiver de noms d’oiseaux, chacun prétendant ne pas être du« système » prétendant paraître « neuf » auprès des électeurs, ce qui est d’une part une malice pour tromper des électeurs, et une infâme manière de se dédouaner de leurs forfaits locaux.
>>> Pas « système » des politiques utilisé comme insulte alors qu’ils en sont. Mais quelle définition ont-ils du terme ? Le système défini une hiérarchisation sociale suivant des valeurs et codes politiques d’une ère colonialiste révolue ?

Il ne s’agit pas du « système » que les sans-domicile-fixe, ceux qui ont des difficultés dans la vie accusent d’être la source de tous leurs maux. Il ne s’agit pas du « système » économique d’une société en tant que telle mais, le system est étroitement lié à l’économie libérale de marché comme elle a cours dans les pays de l’OCDE ou autres « pays industrialisés ».
>>> Ce même système dans la définition des clochards semble se rapprocher de celui entendu par l’auteur de ces ligne (« system »), en ce qu’il évoque le mode de fonctionnement et de contrôle de l’économie libérale capitaliste des pays de l’OCDE.

Le system dépasse les frontières et se trouve partout où le marché dicte sa loi, partout où la consommation est un indicateur de croissance préférée à celui du « bien être des gens » (peut être faudrait-il crée un « indice de bien être humain. Ce n’est ni le système politique, ni le système financier international.
>>> le « system » est donc la conséquence de la domination économique capitaliste des grandes firmes ::: une réorganisation de l’échelle de valeurs, et des valeurs elles-mêmes, en rapport au profit et à la notion de possession matérielle.

Le system s’observe au niveau macro-sociétal, dans les habitudes des gens en société. Partant de là, la définition étroite du system serait l’ensemble des habitudes sociales contingentes d’une catégorie de population donnée jouissant d’un fort pouvoir économique constant.
>>> Ceux qui représentent le « system » sont donc ceux qui en sont à l’origine, et qui le font fonctionner au plus haut niveau.

Avant d’essayer d’établir des critères du system, il convient de préciser que le system se définit par des habitudes sociales, donc par les choix de consommation, il faut retenir qu’il existe un mimétisme comportemental des habitudes de consommation, les personnes ayant des revenus moindres imitant ceux qui ont les moyens.
>>> Ces individus dictant de façon plus globale la population dans cette nouvelle société « system », ils font alors figure de leaders d’opinions et de tendance de consommation. Les produits les plus à-même de péréniser le principes inégal de possession, donc d’exclusivité et du culte de l’individu puissant.

Le system c’est une attitude, c’est un comportement, une posture. Le system c’est un qualificatif, on est system, telle paire de chaussures est system, tel sac à main est system, tel café, tel restaurant, tel hôtel. Le system qualifie des personnes, des choses et des lieux.
>>> Erection du mot à un nom commun qualifiant, passé dans le langage commun. Etant jusqu’à un mouvement social.



A partir de là, il est possible de dégager trois critères cumulatifs ou alternatifs de la systemité ou « systemness », qui ne sont pas d’égale importance :

-le critère de l’urbanité : le system ne se manifeste que dans les grandes villes, étant étroitement lié à l’économie de marché, il ne peut se développer dans les campagnes. Pas de system dans la ruralité. L’offre et la demande ne s’y rencontrent que pour fournir le strict nécessaire, alors que le system est vain, superflu, il va au-delà des besoins nécessaires. En ce sens le system est un phénomène intrinsèquement urbain.

-le critère de la rareté : le system est d’accès limité, il est l’inverse de la massification, le system n’est pas démocratique. Le system comme comportement social, opère une sélection économique (et par là même sociale) sur les individus. Tout le monde ne peut être system, mais ce ne sont pas pour autant les gens aisés qui le sont ; on peut apparaître system sans pour autant en en avoir les attributs économiques.

-le critère de la versatilité/saisonnalité : il n’a pas de permanence du system, le systemsystem fonctionne par tendance, par vagues, par cycles très rapprochés, ce qui est system aujourd’hui ne le sera plus six mois plus tard. Ce critère de la saisonnalité renvoie à une réalité économique selon laquelle les demandes en termes de consommation des catégories aisées de la population sont plus sujettes à changement, créant de une demande nouvelle limitée (donc une offre limitée), et ainsi né une nouvelle tendance…donc un system.

Application pratique, qu’est ce qui est system ? L’exemple le plus parlant est celui des grandes marques de luxe françaises (que je ne citerai pas). Elles réunissent les trois critères de la systemité de manière cumulative : ce sont des marques citadines (dont l’image de marque est liée à la ville et à l’urbanité), elles sont rares (points de vente limités sur le territoire + sélection économique par le prix de leurs produits), et enfin elles sont saisonnières (collection/automne-hiver, printemps/été des collections pour les couturiers).

Les exemples peuvent se multiplier, le critère le plus significatif étant celui de la rareté. Que faire alors du system ? La première étape consiste à être conscient que le system existe, être conscient des causes qui nous déterminent en tant qu’être social, et des causes qui déterminent nos habitudes de consommateur. Ensuite il y a plusieurs attitudes possibles face au system : le combattre (tout en sachant qu’il n’y a pas de société sans system), le dénoncer, ou de s’y complaire.

Quelle que soit l’attitude adoptée face au system, il faut garder en mémoire qu’il est toujours en mouvement, c’est une bête froide qui agit comme un phagocyte, avale tout sur son passage. Il est alors fort possible qu’avant même vous ne vous rendiez compte du system, il soit trop tard.

Alhousmi Diallo


[1] L’autre co-auteur étant M.Richard Pommérat , mais qui a fait scission sur les contours de la notion en adoptant une conception moins rigoriste.


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Commentaires

Anonyme a dit…
D'accord, tu nous expliques que l'économie a pris le pas sur le fameux contrat social de notre ami Rousseau... Mais moi j'attendais des pistes de réflexion, des ouvertures... je cite Romain: "what is to be seen as the next economical-sociological trend of the 21st century", alors, qu'est-ce qu'on propose?
Rom a dit…
Assez d'accord avec Flo, tu décris un phénomène évolutif, intrinsec aux us sociales actuelles, mais après cet état de fait quelle est ton analyse du phénomène ?
On sent dans la façon de le décrire un point de vue à la fois faciné, "partiquant" sans doute, mais en même temps inquiet. Un dérivé de pratique religieuse ou une envie de gueuler étouffée sous l'envie de s'afficher ?

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